“Lait et fruits et légumes à l’école” ou le fiasco du jacobinisme français

Le programme européen « Lait et fruits et légumes à l’école » (LFE) a pour objectif de promouvoir auprès des enfants scolarisés des comportements alimentaires plus sains, et de mieux leur faire connaître les filières agricoles et alimentaires ainsi que leurs produits.
Concrètement, ce programme consiste en l’octroi d’une aide pour la distribution de fruits et légumes frais locaux ou régionaux, de lait ou de produits laitiers nature (ex : yaourts, fromages blancs, fromages, …) aux élèves des établissements scolaires de la maternelle au secondaire.
Pour la période 2017-2023, la France bénéficiait d’une enveloppe de 35,1 millions d’euros par année scolaire sur un budget total de 220,80 millions pour tous les pays de l’Union européenne.
Alors que des pays très décentralisés (Espagne) ou fonctionnant selon un système institutionnel fédéral (Belgique, Allemagne) ont opté pour une stratégie régionale, la France a confié l’autorité de gestion du LFE à l’État.
Résultat, seulement 15 % de l’enveloppe annuelle a été consommée sur l’année scolaire 2021/2022 (9 pays de l’UE ont consommé l’intégralité de leur enveloppe, 10 pays ont consommé entre 70 et 99 %, 6 pays entre 30 et 70 %).
Ce fiasco français démontre que l’échelon national n’est pas le plus pertinent pour répondre aux enjeux locaux.

Se reposant sur la loi n° 2022-217 du 21 février 2022 relative à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et portant diverses mesures de simplification de l’action publique locale, dite « loi 3DS », trois régions, dont Provence-Alpes-Côte d’Azur, ont proposé au ministère de l’Agriculture de leur déléguer à titre expérimental la gestion opérationnelle du LFE.
Demande rejetée par le biais d’un rapport remis au Parlement en décembre 2023, au motif que la mise en œuvre du programme LFE en France est réalisée sur la base d’une stratégie nationale notifiée à la Commission européenne pour une période de six années (la dernière pour la période 2023-2029).

Toute la supercherie des réformes territoriales faussement émancipatrices résumée en quelques lignes.

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